Page:LeMay - Tonkourou (nouvelle édition de Les Vengeances), 1888.djvu/241

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
241
tonkourou


Je me marie enfin… La semaine prochaine.
Oh ! que j’ai de bonheur ! Nul ne rompra la chaîne,
Nul ne pourra briser….
Il ne termina pas.
Tonkourou, menaçant, fit vers lui quelques pas.

— Moi je briserai tout ! Cesse ta vantardise,
Dit-il.
Ruzard pâlit :
— Faudra-t-il que j’en dise,
Pour empêcher toujours un hymen révoltant,
Mon frère, faudra-t-il que j’en dise encor tant ?
Continua le chef.
— Par Dieu, je t’en conjure,
Tonkourou ne dis rien. Je l’aime, je le jure,
Je l’aime cette femme ! Et tant que je vivrai
Des plus aimables soins, oui, je la poursuivrai !

— Inutile, François, tu n’es pas digne d’elle.

— Je la mériterai. D’un amour pur, fidèle…

— Elle ne t’aime point.
— Elle ne me hait plus.
Un jour je l’ai sauvée, et dans ses yeux je lus
Plus d’une fois, depuis, de la reconnaissance.