Page:LeMay - Tonkourou (nouvelle édition de Les Vengeances), 1888.djvu/243

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

xxi

SAINT-EUSTACHE

On s’était réunis sous l’orme, à la pénombre.
Tout chantait ce soir-là. De ses courses sans nombre
Tonkourou devait faire un fidèle récit.
Il arriva bientôt et sur l’herbe s’assit.
Fumant le tabac noir sous les vertes tentures,
On écouta longtemps alors ses aventures.
Or, quand il raconta Saint-Charle et Saint-Denis,
On vit passer du feu dans ses vieux traits brunis.
Il dit.

— Tant de vaillance, hélas ! fut inutile !
Nous fûmes écrasés comme un nid que mutile,
Dans les foins odorants, le pied dur d’un taureau.
Mais nous ne mîmes point notre épée au fourreau.