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tonkourou

À l’heureux marié mille vœux de bonheur.
Qu’il soit de sa famille et la joie et l’honneur !
Longue saison de paix à la jeune épousée !

Plusieurs riaient.
— Je suis un objet de risée,
Reprit-il froidement, et vous avez raison,
Car j’ai fait bien du mal à cette humble maison.
 
— S’agit-il de cela ? dit vivement un hôte.
Si vous n’étiez resté si longtemps sur la côte,
Vaillant chef, à rêver de vos bons manitous,
Pendant que nous allions à l’église, nous tous,
Vous sauriez maintenant que Ruzard et Louise
Sont libres comme hier ; que l’union promise
Est toujours à venir ; et que la noce, hélas !
S’est presque terminée au tintement des glas.

— Mon frère dit-il vrai ? Comment, pas d’hyménée ?

— Rien de ce qu’a promis cette belle journée.
 
— Mais pourquoi ?
— Mais pourquoi ? vociféra Ruzard,
Ne le saurais-tu pas, Tonkourou, par hasard ?