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tonkourou


Ruzard grinçait les dents. Tous les yeux à la fois
Vers lui s’étaient tournés à ces dures paroles.

— Tes accusations sont menteuses et folles,
Hurla-t-il à la fin. Ta langue me noircit !
Le marin n’est pas mort : on sait ton faux récit.
Or, nul ne croira plus à tes nombreux mensonges !

Tonkourou paraissait abasourdi.
— Tu songes,
Continua Ruzard, au moyen d’échapper :
Te voilà pris au piège où tu veux m’attraper.

— Le marin n’est pas mort ? Qu’en dites-vous, vous autres ?
Moi je l’ai vu tomber sanglant parmi les nôtres…

— Et nous, firent plusieurs, nous l’avons vu tantôt.

— Lui ? lui ? Vous l’avez-vu ? Vous vous trompez plutôt !

— Nous l’avons vu : c’est lui qui fait manquer la noce.

— Il est venu, grinça Ruzard, d’un ton féroce,
Mais qu’il se cache bien, le maudit hobereau !
Sinon, il finira par la main du bourreau !