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tonkourou

On lui presse la main pour les derniers adieux.
Léon vient à son tour. Soudain, tout radieux,
Il se dresse et son œil luit d’une étrange flamme.

— Hélas ! murmure-t-on, c’est la fin, il rend l’âme !

Mais lui, d’une voix forte :
— Oh ! je meurs consolé !…
Jean, je te rends l’enfant que je t’avais volé…
Le voici ; c’est Léon… C’est Léon, je l’atteste !…
Sois loué, Grand Esprit !…
— Et sa main fit un geste
Pour prendre devant tous le Seigneur à témoin.

Alors un cri profond retentit jusqu’au loin.
L’indien retomba sur ses langes funèbres
Et son regard vitreux se couvrit de ténèbres.
Le prêtre le bénit. Il mourut en paix. Tel
S’éteint après la messe un cierge sur l’autel.