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tonkourou


On l’appelle. Il devra veiller à la cuisson.
Il accepte la charge et se met, sans façon,
À tisonner le poêle avec de lourdes pinces.

Le sirop s’étendit bientôt en couches minces,
Comme des éclats d’ambre, au fond des plats d’étain,
Et tous, pour étirer, pleins d’un zèle enfantin,
Ou, peut-être, orgueilleux de leurs chemises blanches,
Ôtèrent leurs gilets et troussèrent leurs manches.

Avec un bruit léger, obéissant aux doigts,
La tire se replie et s’allonge cent fois,
Se fendille en fils d’or, se tord comme une tresse,
Et puis, sous les ciseaux qui la coupent sans cesse,
Tombe en rayons brisés dans les plats, par monceaux.

L’on en savoure alors les délicats morceaux.