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xxix

LE FANTÔME

Les ans s’en vont toujours. C’est la belle saison ;
À l’ombre du vieil orme, auprès de la maison,
Un jeune homme est assis. Et puis sur son épaule
Une femme au front pur s’incline comme un saule.
Il a l’air sérieux. Elle cause avec lui
Des chagrina d’autrefois, des bonheurs d’aujourd’hui.
Cet homme, c’est Léon, cette femme est Louise.

Laissant ses blonds cheveux s’emmêler à la brise,
Un enfant vif et gai s’ébat sur les sillons
Et poursuit, en riant, de légers papillons.