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tonkourou

Chacun reste muet de surprise. On écoute
Le galop du cheval qui dévore la route.

— Le bon Dieu ! le bon Dieu ! Vite, prosternons-nous,
Clame Jean.

Tous alors se jettent à genoux
Et jusque sur le sol courbent leur front rustique.

— Mais à qui porte-t-on le sacré Viatique ?
Demande le vieillard d’une inquiète voix.

Un des causeurs répond :
— Je cherche mais ne vois,
Car le curé n’a pas, aux grand’s messes dernières,
Recommandé, bien sûr, de malade aux prières.

— Un crime ! un attentat ! gémit François Ruzard
Qui rentrait tout à coup et comme par hasard.

Alors ce fut le bruit de l’essaim qui bourdonne

— Qu’est-ce donc ? disait-on effrayés.
Lui :
— Je donne
Comme je l’ai compris le récit du forfait.