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tonkourou

La hache frappe dru. La ferme s’agrandit,
Et le fléau pressé sur l’aire rebondit.

Si Jean Lozet dénoue une gerbe pesante,
Il en bénit le ciel, il sourit, il plaisante.
Comme sur un parquet ou déroule un tapis,
Il déroule en deux rangs les frémissants épis,
Puis, armé du fléau, jusques à la soirée,
D’un bras infatigable il frappe sur l’airée.

Pour l’aider à sa tâche et pour calmer l’ennui,
Le pilote et Léon, bien souvent, avec lui
Se rendaient à la grange, au lever de l’aurore,
Et s’armaient eux aussi de l’instrument sonore.
Alors on entendait sur les épis serrés,
Avec des mouvements rapides, mesurés,
Les battes de bois dur retomber en cadence
Comme les pieds légers d’une troupe qui danse.