Page:LeMay - Tonkourou (nouvelle édition de Les Vengeances), 1888.djvu/71

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
71
tonkourou


Faire aimer le Seigneur, c’était sa politique.
Son peuple n’avait point, dans son bon sens rustique,
La sotte vanité qui s’épand en maint lieu,
De se croire assez fort pour se passer de Dieu.

Quand des cloches d’airain les tintements finirent,
Que les cierges bénis tour à tour s’éteignirent,
Comme les astres d’or au fond du firmament,
La foule des chrétiens s’éloigna lentement,
Fléchissant le genou devant l’Eucharistie.

Alors le père Jean vint à la sacristie.
Le curé l’attendait. Il voulait lui parler
De ces bruits scandaleux qu’on faisait circuler.
Ils causèrent longtemps, et Jean dit :

— Cette intrigue,
Plus que vous ne pensez, messire, me fatigue.
Merci de vos conseils ; ils étaient désirés.
Je ferai désormais ce que vous prescrirez.