Page:LeMay - Tonkourou (nouvelle édition de Les Vengeances), 1888.djvu/95

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

xxii

LES COURSES

— En avant, mon coursier ! Ta jambe est fine et sûre.
En avant ! La défaite est une flétrissure.
Sous tes crampons de fer la glace que tu mords
Résonne jusqu’au loin. On l’entend de nos bords
Comme, aux jours d’ouragan, les bruits sourds de la houle.
En avant mon coursier ! Vois-tu partout la foule
Qui s’agite et frémit comme la mer au vent ?
Ton rival vigoureux veut prendre le devant.
Tel qu’un brûlant fourneau ton naseau s’ouvre et fume ;
Mais ton flanc haletant n’a pas encor d’écume.

Ainsi disait Léon à son ardent coursier.
Et la glace tonnait sous les patins d’acier ;