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dant la nuit, introduites jusque dans l’un des canots de la Ville de Bordeaux, et aurait enlevé le lieutenant St-Pierre, qui y commandait avec un compagnon, et cela malgré les coups de mousquet que Jacques Cartier et ses hommes tirèrent. Mais les panthères du nord ont disparu, aussi bien que les vaches-marines et les wapites.

Les grèves de Beauport, donc, que d’hécatombes de canards a dû y immoler, en 1627, le Nemrod de l’endroit, le seigneur Robert Giffard, de la cache, ou loge qu’il s’était construite, au rapport de Sagard, sur les bords du ruisseau de l’Ours, à la Canardière ?

Le gouverneur de la Nouvelle-France, concessionnaire, en 1646, des Îles-aux-Grues et des Îles aux-Oies[1], Chs. Huault de Montmagny, pense-t-on qu’il ne s’en tenait qu’aux canards et aux bernaches, épargnant les volées d’outardes, d’oies sauvages, et même les cygnes qui, en août et en septembre, fréquentaient la dune ou les battures ! Ces mâles figures de nos temps héroïques, les Marguerie, les Lauzon, les Lambert-Closse, les de Rouville, les de Maisonneuve, les LaSalle, les de Beaujeu, explorateurs ou colons, traçant le sillon, le fusil en bandoulière ; ou côtoyant, bien

  1. « L’Isle-aux-Coudres et l’Isle-aux-Oies méritent d’être nommées en passant. La première est souvent remplie d’élans qui s’y rencontrent ; la seconde, est peuplée en son temps d’une multitude d’oies, de canards, d’outardes, dont l’île, qui est plate et chargée d’herbe comme une prairie en paraît toute couverte. Les lieux circonvoisins retentissent incessamment des cris de ces oiseaux. »

    (Relations des Jésuites, le Père P. Lejeune.)

    « Il y a deux Isles-aux-Oies ; la première se nomme la Petite, l’autre la Grande, Isle-aux-Oies. Les dames religieuses de l’Hôtel-Dieu acquirent cette dernière, en 1711, du sieur Paul Dupuy, vieillard septuagénaire, qui y avait élevé une nombreuses famille, après avoir quitté le régiment de Carignan, où il était officier. Le nom de Sainte-Marie qu’elles lui donnèrent, n’est pas resté. — Histoire de l’Hôtel-Dieu.