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générament, tassé près du fonds, dans des remous avoisinants des rapides, avec une profondeur plus ou moins grande, d’eau.

Une fois accroché et sorti du bassin, il fera prendre à l’amateur une course vertigineuse vers un autre bassin. Il saisit l’appât avec précaution ; un pêcheur émérite, pourvu d’un appareil de pêche de première-classe peut seul assurer cette riche prise.

L’appât préféré est un goujon vivant, assujetti à une ligne très fine et retenu sur le fonds par un plomb, variant en pesanteur de 8 onces à 2 ou 3 onces, selon la force du courant, le goujon circule alors autour de la ligne, en nageant.

Les pêches les plus fructueuses se font du 15 avril au 25 juin, époque ou le doré dit adieu aux rapides. En moyenne, il pèse deux livres ; mais il atteint jusqu’à dix livres.

Une de ses stations favorites, c’est le côté abrité d’un quai, d’une jetée, d’un pilier dans une rivière où le courant produira un remous.

LE MASKINONGÉ

Ce poisson pèse quelquefois de soixante à soixante-et-dix livres. J’ai vu un maskinongé, pris Rigaud, sur l’Ottawa, qui pesait soixante-et-deux livres : le poids ordinaire de ce superbe poisson est de dix, à vingt livres ; sa capture dans les rapides, cause des émotions aussi vives que celle du saumon et requiert une habileté aussi consommée.

La saison de cette pêche est la même que celle de l’achigan. On le rencontre, de juin à juillet, ou à la tête ou au pied d’un courant rapide, ou dans les passes entre les îles ou l’onde coule rapidement. À l’ouverture de la pêche, on