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le toit de M. Chaperon, dont la demeure, si mes souvenirs ne me font pas défaut, gisait, un peu à l’est du Manoir Nairne. Leur guide se nommait Jean Gros : or Jean Gros, ayant perdu son aviron dans un rapide, au haut de la chute dans la rivière de la Malbaie, faillit leur procurer un bain froid dans l’onde ; — quelques jurons énergiques du Dr Henry, attirèrent les gens du voisinage, qui jetèrent des planches et des perches aux nautoniers en détresse ; le canot put atterrir avant de prendre les rapides. L’odyssée, des souffrances que les mouches noires, les brûlots, les moustiques leur infligèrent, est fort amusante ; un rayon bienfaisant vint bientôt illuminer leur adversité : la capture de cinq saumons, pesant 105 livres et de quarante-huit truites, pesant en moyenne 3 livres, chaque. Puis, le Dr Henry et son compagnon, firent route pour la rivière aux Canards et la rivière Noire, vingt milles plus bas, prenant affectueusement congé de l’hôtesse, madame Chaperon, sans oublier de la remercier du joli rosier en fleurs, qu’elle avait eu la délicate attention, de faire placer en regard de leur fenêtre.

À part quelques écrits dans les journaux et les revues, l’on ne rencontre aucun travail de longue haleine sur nos rivières à saumons, entre 1839 et 1858, si l’on excepte l’utile traité sur la pisciculture et la protection de nos rivières « salmon fisheries of the st-lawrence, » par un instituteur respecté, de cette ville, M. Nettle, maintenant employé au département du Revenu de l’Intérieur, à Ottawa.

RICHARD NETTLE

Ce monsieur crut devoir utiliser ses goûts et ses connaissances spéciales au profit de sa patrie adoptive et lança un volume qui contribua tellement à appeler l’attention publique à une source de recette, alors non exploitée, que le