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LE NOM DANS LE BRONZE

de choses qu’elle ne tiendra pas à revoir ; ce ne sera pas son premier voyage. Avec une compagne de mon âge, ce serait plus amusant. Je vous invite par intérêt, vous voyez.

— Nous imaginez-vous toutes les deux courant Paris ?

— La traversée me sourit presque autant que le reste ! Je veux voir descendre le soleil dans la mer, et je veux voir des tempêtes…

— Et nous aurons beaucoup plus de plaisir à lire certains livres, paraît-il, ajoute Marguerite, quand nous aurons vécu là-bas. Partirez-vous pour très longtemps ?

— Huit ou neuf mois. Papa viendra nous chercher à l’été. Philippe aussi, si ses affaires sont florissantes.

Marguerite réfléchit. Voilà dix jours qu’elle est loin de son ami, et elle trouve que c’est déjà long. Un voyage en Europe, non, jamais elle ne s’y décidera. Et elle imagine soudain l’indignation de Jacqueline Lanoue : manquer une occasion pareille pour un amou-