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LE NOM DANS LE BRONZE

reux ! Jacqueline fait le rêve continuel de vivre à Paris, et d’avance, avec une carte, elle se promène sur les boulevards, trace un parcours idéal, entre la maison qu’elle habitera et l’Arc de Triomphe. Marguerite relate ce petit fait à Louise, qui lui promet le même genre de promenade pour le soir même. Dans une des chambres inoccupées du haut de la maison dort un beau plan de Paris encadré ; elles s’y reconnaîtront très bien.

La Côte de la Montagne, où les jeunes filles s’engagent maintenant, pour se rendre chez Philippe, cette rue enroulée dans une pente très inclinée et très longue, est aussi l’objet de l’étonnement de Marguerite. Et voici, à côté d’une grande porte, une plaque de cuivre au nom de Philippe ; elles s’engouffrent dans un couloir qui leur paraît sombre, puis dans l’ascenseur. En haut, le bureau resplendit, le soleil entre à flots et polit des meubles neufs. Philippe est fier de sa table de travail, de ses fauteuils modernes : un de ses amis, ébéniste, les a dessinés ; des ouvriers canadiens les ont exécutés. C’est confortable, pratique, solide, et d’un goût indiscutable. Il ne fait grâce d’aucun détail. À la