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LE NOM DANS LE BRONZE

de Philippe. Il revoit sur le quai, au départ de Sorel, le jeune Anglais qui est venu dire au revoir. Mais non, c’est absurde. Il se tait et cherche les yeux qui se dérobent.

En entrant dans la maison, Louise annonce :

— Le nom de Marguerite est dans le bronze…

Ils passent à la salle à manger. Louise explique. M. Dupré, qui se trouve près de Marguerite, lui met affectueusement la main sur l’épaule :

— Et cette petite peste de Louise, qui t’incitait à flirter avec des Américains, toi qui as hérité du meilleur sang de la Nouvelle France !

Le tourment continue. Une rougeur subite envahit les joues de la jeune fille ; des larmes montent, indiscrètes.

Le soir, dans leur chambre, Louise, une brosse à ongles en mains, philosophe :

— C’est extraordinaire, la vie. Je voudrais savoir pourquoi nous sommes allés à Sorel cette année plutôt qu’une autre année, pourquoi le hasard a voulu que