Page:Le Bon - Psychologie de l’Éducation.djvu/301

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Il n’y a pas à espérer que les professeurs formés par l’Université consentent à employer d’aussi fécondes méthodes. Mieux vaudrait donc la suppression totale de l’enseignement de l’histoire naturelle dans les lycées. Les élèves ne seront ni plus ni moins instruits qu’aujourd’hui, car six mois après l’examen, ils ont oublié toutes les définitions et les classifications apprises, mais au moins n’auront-ils pas acquis l’horreur profonde d’une science qui est peut-être de toutes la plus attrayante et certainement la plus facile à enseigner.

§ 2. — L’ENSEIGNEMENT UNIVERSITAIRE DES SCIENCES EXPÉRIMENTALES.

Quand on possède une méthode, on l’applique nécessairement au plus grand nombre de sujets possible. L’Université applique naturellement la sienne à tout ce qu’elle enseigne. Les sciences expérimentales, telles que la physique et la chimie, sont apprises comme l’histoire naturelle ou les langues, à coups de manuels. Si par hasard un instrument est montré à l’élève, c’est de loin, de façon que personne ne puisse y toucher. Le professeur y touchera lui-même le moins possible, d’abord parce qu’il n’est pas très sûr de pouvoir le faire fonctionner, et ensuite parce qu’un maniement trop fréquent finirait par altérer le poli des cuivres dont l’éclat fait très bon effet dans les vitrines.

Ces rares exhibitions sont d’ailleurs de pure forme. Professeurs et élèves se soucient fort peu des expériences. On n’en demande pas aux examens, et