balaierez ensuite la maison, de façon à ce que l'aire en soit nette ; vous mettrez le balai dans un coin, la tête en bas. Cela fait, lavez-vous les pieds, jetez l'eau sur les marches du seuil, et couchez-vous. Mais soyez preste.
Fanta Lezoualc’h obéit en hâte. Elle suivit de point en point les recommandations de son mari. Le trépied fut assujetti à son clou, le sol de la maison nettoyé jusque sous les meubles, le balai renversé, le manche en l'air, l'eau qui avait servi à laver les pieds de Fanta répandue sur les marches du seuil.
— Voilà ! dit Fanta, en sautant sur le « bank-tossel», et en se fourrant au lit, sans même prendre le temps de se déshabiller tout à fait.
Juste à ce moment, la « femme de nuit » cognait à la porte.
— Fanta Lezoualc’h, ouvrez ! C’est moi qui vous rapporte votre linge.
Fanta et son mari se tinrent bien cois.
Une seconde, une troisième fois, la femme de nuit répéta sa « demande d’ouverture ».
Même silence à l'intérieur du logis.
Alors on entendit au dehors s’élever un grand vent. C’était la colère de la Maouès-noz.
— Puisque chrétien ne m’ouvre, hurla une voix furieuse, trépied, viens m’ouvrir !
— Je ne puis, je suis suspendu à mon clou, répondit le trépied.
— Viens alors, toi, balai !
— Je ne puis, on m’a mis la tête en bas.
— Viens alors, toi, eau des pieds !