Page:Le Braz - La légende de la mort en Basse Bretagne 1893.djvu/306

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

qu’on improvise à l’aide de quelque branche coupée aux haies voisines.

Qui manque à cette pratique risque de faire mauvaise rencontre en route et de mourir, comme Tanguy, de male mort.

Pour retrouver le cadavre d’un noyé, on prend une botte de paille ou une planche, on y assujettit une écuelle de bois qu’on emplit de son, et dans le son, on plante une chandelle bénite, allumée. On pose le tout sur l’eau. La chandelle se dirige vers l’endroit où gît le cadavre. Il n’y a qu’à chercher là où elle s’arrête[1].

Quand on retire de l’eau le cadavre d’un noyé, il se met à saigner du nez, si parmi les personnes présentes se trouve quelqu’un de ses proches[2].

Lorsqu’un équipage de barque vient à périr en mer, c’est toujours le corps du patron que l’on retrouve en dernier lieu[3].

  1. Cf. Mélusine, t. II, col 252. — [L. M.].
  2. Cf. Mélusine, t. II, col. 250 et seq. ; III, 72, 141, 215, 333, 453. M. Sauvé a consacré une demi-page (II, col. 254) aux noyés en Basse-Bretagne. — [L. M.]
  3. Je ne sais si ce dicton a cours ailleurs qu’au Port-Blanc, sur la côte trécorroise, mais là il passe pour avoir une valeur absolue.