Page:Le Braz - La légende de la mort en Basse Bretagne 1893.djvu/331

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Ma mère a vu la ville d’Is s’élever au-dessus des eaux. Ce n’étaient que châteaux et tourelles. Dans les façades s’ouvraient des milliers de fenêtres. Les toits étaient luisants et clairs, comme s’ils avaient été de cristal. Elle entendait distinctement les cloches sonner dans les églises et le murmure de la foule dans les rues.

(Conté par Jeanne-Marie Bénard. — Port-Blanc.)


Une femme de Pleumeur-Bodou, étant descendue à la grève puiser de l’eau de mer pour faire cuire son repas, vit tout à coup surgir devant elle un portique immense.

Elle le franchit et se trouva dans une cité splendide. Les rues étaient bordées de magasins illuminés. Aux devantures s’étalaient des étoffes magnifiques. Elle en avait les yeux éblouis et cheminait, la bouche béante d’admiration, au milieu de toutes ces richesses.

Les marchands étaient debout sur le seuil de leur porte.

À mesure qu’elle passait près d’eux, ils lui criaient :

— Achetez-nous quelque chose ! Achetez-nous quelque chose !

Elle en était abasourdie, affolée.

À la fin, elle finit par répondre à l’un d’eux :

— Comment voulez-vous que je vous achète quoi que ce soit ? Je n’ai pas un liard en poche.