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après le reste du corps, et alors la première prostituée qui tombait sous sa main était celle qui travaillait avec ardeur pendant une heure entière à satisfaire ses sens, en le tirant tant soit peu de cet état d’anéantissement où le jetait sa molle faiblesse.

Il errait tristement le long des murs du Lycée, lorsqu’il fut accroché par une jeune fille, qui l’engagea fortement à venir chez elle, en lui vantant la fermeté de sa gorge, de ses cuisses, de ses fesses, et surtout sa complaisance, en ajoutant qu’elle était sans égale dans le quartier lorsqu’il s’agissait de faire bander les vieux.

À cette épithète de vieux, Belleval rougit et répondit : Eh ! mon enfant, que veux-tu que j’y aille faire ? Je ne bande plus, toutes les ressources de l’art ne peuvent rien contre les lois impérieuses de la nature, je suis un homme mort au monde.

Ce ton lugubre excita la lubrique courtisane qui faisait à Belleval cette douce proposition. Viens toujours, répliqua-t-elle, et si je ne suis pas suffisante pour te faire redresser, mes compagnes, qui sont de bonnes filles et braves comme moi, m’aideront, et je te proteste en honnête putain que tu ne sortiras pas du bordel que tu n’y aies