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naires qui vident sa bourse, il n’en obtient qu’à prix d’or l’exécution de ces moyens dégradants qui outragent la nature. La plus infâme des coquines lui livre sans passion des appas flétris par la jouissance et le libertinage ; il promène ses mains desséchées sur des tetons flasques, dont la peau coriace est plutôt un objet de dégoût que de volupté. Il sonde d’un doigt tremblant la profondeur d’une matrice excavée par la multiplicité des priapes qui y ont séjourné ; il peut à peine compter les plis d’un ventre retombant à triple falbalas sur des cuisses molles, ridées ou étiques, et quand cette épreuve ne suffit pas pour l’exciter au plaisir et le faire jouir encore des charmes de son existence, il ne rougit pas de retourner à l’état d’enfance et de se faire fouetter jusqu’au sang pour rappeler en lui le germe éteint de la vie. Ô méprisables passions, à quoi réduis-tu la créature !…

C’est ainsi que Belleval raisonnait, en déplorant la perte de sa virilité ; il se trouvait dans cet état de décadence, et pourtant il désirait encore, il ne pouvait, sans ressentir encore quelques frémissements de plaisir, voir une gorge nue ; l’aspect de deux tetons fermes et rebondis le faisait soupirer