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blement au sein de la débauche ; des larmes coulaient de ses yeux abattus et sillonnaient ses joues ; alors il s’appuyait sur sa bêche et se disait à lui-même : Dieu, auteur de mon être, qu’est-ce que l’homme ?

À dix ans, dans l’effervescence du désir, le germe des passions vient l’assaillir ; à vingt ans, il en jouit sans modération ; à trente, livré à la débauche la plus effrénée, il ne met point de bornes à ses désirs ; l’inceste, la jouissance la plus lascive, est le but de ses empressements ; à quarante, libertin raffiné, voluptueux sans délicatesse, il met en usage, lorsqu’il est célibataire, toutes les ressources honteuses que lui suggère son tempérament ; à cinquante, il réclame les secours de la prostitution, et à soixante, il ne bande plus. Hélas ! hélas ! c’est là que je suis logé ; que devient-il donc alors, un philosophe, un sage, et c’est ce que je prétends être ? En réfléchissant ainsi, Belleval remuait la terre et arrosait les fleurs, qu’il comparait à la destinée de l’homme, et c’est de cette façon qu’il termina sa carrière.