Page:Le Degré des âges du plaisir, suivi de L’École des filles, 1863, T1.djvu/15

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dans ce temps fortuné où la nature, moins avare de ses dons, me laissait jouir de toutes mes facultés.

Je n’offrirai point à mes lecteurs ces termes révoltants qui choquent la lubricité même ; mon but est de flatter les sens, sans surcharger mes descriptions par ces expressions ordurières, qui ne peuvent convenir qu’à une certaine portion de débauchés qui outragent le culte de l’amour et les charmes de la jouissance par ce qu’on peut appeler de sales peintures.

L’artiste qui consacre son burin à rapprocher dans un petit espace les principaux faits et événements de notre vie, ne met aucun voile sur les opérations de la nature ; c’est de même toutes nues que je veux les peindre, mais sans dégrader le plaisir en n’y admettant point la délicatesse.

C’est à ces femmes charmantes, lascives et pétulantes, qui, renfermées dans leurs boudoirs voluptueux, se livrent sans réserve et sans affecter une ridicule décence aux mystères multipliés de l’amour, que je dédie cet ouvrage. C’est aux libertins passionnés qui s’y reconnaîtront à lui donner de la célébrité. Hommes, femmes, sages ou prudes, vous aurez beau crier à l’anathème en