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l’homme et ses dépendances ont été formés pour la femme, et que la femme et le joli bijou que la nature lui donna étaient destinés à recevoir l’effusion délicieuse de la liqueur spermatique, qui fait de nous ce que nous devenons, suivant la circonstance et les occasions.

Je suçais encore les tetons de ma nourrice, que machinalement je portais la main à cette partie qui nous distingue de la femme, et qui, dans notre construction, doit être regardée comme le plus bel ouvrage de la divinité. J’ignore si Constance, dans les mouvements du premier âge, inspirée par la même organisation, glissait aussi son doigt dans le centre des voluptés ; mais cela doit être, puisque tous les deux, animés par les besoins d’une ardeur du tempérament le plus lubrique, nous avons par la suite renouvelé conjointement de mille et mille façons différentes les plaisirs qu’on célèbre à Cythère.

Pendant le cours de mes premières années, Constance et moi nous ne nous quittions pas ; il semblait que l’amour nous eût créés l’un pour l’autre, et à peine étions-nous débarrassés des langes, dont J.-J. Rousseau, à qui nous rendons trop tard un hommage, proscrivit l’usage, que