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amoureusement les fesses de Constance, que j’avais dédaignées tant que je n’avais été que curieux.

Mon membre commençait à acquérir de la raideur, et Constance rougissait. C’est donc bien mal à propos qu’un écrivain, ennemi des jouissances, a osé publier que l’exemple seul pouvait faciliter la perte de notre innocence, puisque deux enfants élevés ensemble en viennent là machinalement et par degrés, sans autre secours que celui de l’amour et de la nature.

Oui, très-certainement, à l’âge de dix ans, où nous touchions, il ne nous manquait que la possibilité de vaquer physiquement aux travaux charmants de la conjonction et de recueillir le fruit de nos caresses ardentes et passionnées ; mais au moral nous étions instruits ; une voix secrète m’avait appris que cette flèche, qui, dans ces moments de divine jouissance, s’allongeait et devenait raide jusqu’à me causer des frémissements involontaires, devait un jour remplir la solution de continuité de Constance : je l’avais déjà essayé en la pressant avec ardeur dans mes bras ; mais le temps n’était pas encore venu.