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âge n’ont fait les délices de leur enfance ? La farouche et tyrannique décence peut engager les gens sots ou froids à mentir sur cet article, mais moi, l’ami brûlant du plaisir et de la vérité, je me plais à prouver, par les degrés des âges de ma vie, que, nés au sein des plaisirs, formés pour le plaisir, il n’est aucun être sur la terre qui s’y soit dérobé.

Jusqu’à l’âge de dix ans, Constance et moi nous passâmes ainsi notre temps ; toutes ces puérilités qui annoncent une complexion vigoureuse, nous les mettions en usage, et nous réitérions souvent nos examens favoris. Nous ne désirions l’un et l’autre que le moment agréable pour nous de nous échapper de la portée des yeux surveillants de nos gouvernantes, qui de leur côté ne demandaient pas mieux que de se savoir libres pour profiter de l’occasion de livrer leurs appas domestiques entre les bras des laquais robustes dont la maison de nos parents était remplie.

Chaque année qui se renouvelait développait en nous le germe propagatif de notre existence ; à huit ans, nous nous cachions avec plus de soin pour nous livrer à nos contemplations. La verge masculine commençait à se former, les glandes pinéales à se détacher l’un de l’autre, en baisant