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À quelque temps de là, je reçus une lettre de ma chère Constance. Elle m’adressait les expressions de l’amour le plus tendre ; elle m’y peignait les occupations du cloître, et je distinguai dans sa narration que la chasteté était une vertu totalement exilée des couvents de filles comme des couvents d’hommes, que l’impureté et la lubricité étaient les bases de l’instruction que les uns et les autres donnent à leurs élèves. Jugez-en avec moi.

LETTRE DE CONSTANCE

AU CHEVALIER DE BELLEVAL.

« Combien je languis, mon cher petit mari, dans l’infâme prison où mes parents m’ont reléguée. Ne vous point voir augmente mon supplice ; il est effroyable, et surtout depuis que mon cœur me parle d’une manière bien plus intelligible et que je sais enfin à quoi m’en tenir sur l’emploi précieux que nous pourrions faire ensemble de nos moments, si nous en avions la liberté. Je suis femme, oui je le suis, et je n’en puis douter, depuis trois mois que la nature m’en donne régulièrement, aux mêmes époques, des preuves incontestables, par le désagrément auquel notre sexe