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dans un seul moment ma verge venait d’être le but d’un miracle bien plus flatteur pour moi que celui de la verge de Moïse.

L’heure du berger sonnait ; ma Constance, en découvrant voluptueusement le cadran, m’invitait d’y placer l’aiguille ; mais, ô chagrin sans pareil, à notre première tentative, ce qui devait être le soupir fut un cri de douleur, et cependant j’avais avancé l’ouvrage de quelques jours ; ma Constance éprouvait les plus horribles tourments, et cependant, mourante de plaisir, elle me priait avec ivresse de lui ravir le reste de sa joie. Ô courage ! ô Constance héroïque ! eh quoi, dans ce moment critique, comment pourrais-tu préférer le plaisir à la douleur ?

Quelques gouttes de sang que nous sentîmes couler le long de nos cuisses nous annoncèrent que le vainqueur ne tarderait pas à entrer avec gloire dans la domination qu’il s’était choisie ; mais jeunes sans expérience, nous ne nous étions pas aperçus que la posture où nous étions nous était incommode ; un oreiller que je posai sous les reins de Constance facilita l’entrée de ma flèche dans le sanctuaire de l’amour. J’y fus reçu en conquérant aimable ; quelques coups de fesses de