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jusqu’à la ceinture, provoquent les passants en étalant aux yeux du public une volumineuse paire de tetons. Je me plaisais à examiner cette engeance maudite qui prostitue ses faveurs pour un morceau de pain ; et cependant, tout en les blâmant, j’éprouvais des velléités ; à leur air agaçant, je sentais que j’étais né pour le libertinage.

J’avais quelques connaissances de jeunes militaires dans cette grande ville ; après quelques visites de bienséance rendues, je ne m’occupai que de plaisirs, et mes nouveaux amis, tout aussi amateurs que je l’étais des orgies de Vénus impudique et de Bacchus, ne tardèrent pas à me proposer l’accomplissement de ce que je désirais avec tant d’ardeur, et me conduisirent au bordel.

Je sentis d’abord quelque répugnance à me livrer aux caresses de ces prostituées messalines, mais bientôt ma honte s’évanouit et le plaisir l’emporta. J’y passais les jours et les nuits, tantôt dans les bras de l’une, tantôt dans les bras de l’autre. J’y appris beaucoup mieux que je ne l’avais fait avec Louison toutes les ressources de la lubricité, et je recevais ces leçons avec volupté.

Julie, Blondy, Beaulieu, D’Harcourt, ô vous putains expertes et consommées, que ne vous