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naissance, s’étaient crus en droit de me souffler ma maîtresse ; Constance avait reçu leurs assiduités et je ne tardai pas à en être convaincu.

Je rentrais un soir chez elle plus tôt que de coutume à l’effet de me consoler dans ses bras de la perte de quelques dizaines de louis que j’avais laissés dans un des infâmes tripots du Palais-Royal ; j’avais une double clef ; du bruit que j’entendis dans sa chambre à coucher me fit arrêter sur le seuil de sa porte vitrée ; mais à ces exclamations, que j’entendis proférer par deux voix différentes, dont je reconnus l’une pour celle de Constance, je ne jugeai pas à propos d’avancer plus loin. — Ah ! dieux !… grands dieux, cher ami,… chère amante !… Dépêche… enfonce !… — Je me pâme… — Je me meurs !… — Telles furent les expressions qui frappèrent mes oreilles.

— Bon, dis-je en moi-même, c’est un prêté pour un rendu ; Constance me rend l’échange. Laissons la faire, qu’un autre la baise s’il le juge à propos, je n’y tiens presque plus, ou plutôt point du tout ; il y aurait de l’injustice de ma part à prétendre en priver les autres.

Je ressortis comme j’étais entré, en réfléchissant cependant aux impulsions violentes de la débau-