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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

C’était un homme d’une soixantaine d’années, mais dont les épaules larges et la puissante carrure semblaient porter allègrement le poids des années ; son visage large respirait l’honnêteté et s’éclairait d’yeux bleus où luisait un regard franc dont l’éclair rappelait celui des yeux de sa fille…

— Dites-moi, fit-il à voix basse, quand il eut pris place sur le pied de sa couchette de façon à se trouver plus près du jeune homme, quand Fridette vous a prié de venir me rejoindre, vous étiez, seul ?…

Mais, sans laisser au jeune homme le temps de lui répondre, M. Dubreuil, se levant, se dirigea, marchant sur la pointe des pieds, vers la porte… qu’il ouvrit brusquement.

La tête passée dans l’entre-bâillement, il jeta de droite et de gauche dans le couloir un regard inquisiteur.

Après quoi, il referma soigneusement la porte, tira la tenture improvisée et revint prendre place sur le pied de son lit.

— On avait marché cependant, dit-il d’une voix inquiète.

Les regards d’André s’attachaient sur lui, avec une expression de surprise à laquelle se mêlait un peu d’inquiétude.

— Si vous saviez dans quel état d’angoisse perpétuelle je vis, confessa M. Dubreuil, vous comprendriez les précautions que je suis obligé de prendre… Oui, je sens depuis quelque temps rôder autour de moi un