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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

À bord, il fréquentait peu de monde : son caractère, naturellement réservé, se prêtait peu à ces relations de table d’hôte et de fumoir qui, seules, cependant, permettent de supporter avec résignation les lenteurs d’une longue traversée.

Un courant sympathique s’était pourtant établi presque tout de suite entre lui et M. Dubreuil, un passager que le hasard lui avait donné pour voisin de table.

L’un et l’autre passionnés pour le jeu d’échecs, ils avaient fait plus ample connaissance, en manœuvrant pendant des heures les tours et les cavaliers ; bien des idées s’étaient révélées à eux, communes, qui avaient cimenté plus étroitement leurs amicales relations…

Joignez à cela que Mlle Fridette Dubreuil, dont le caractère enjoué et l’esprit éveillé avaient séduit André, était comme lui fervente de tous les sports ; ils avaient l’un et l’autre des sujets d’entretien qui leur faisaient passer de longues heures sur le pont, étendus sur des rocking-chairs, tandis que le soleil tombait là-bas, aux confins de l’horizon, dans les flots incendiés de ces derniers rayons…

— Entrez, fit M. Dubreuil, dont la main avait saisi celle du visiteur pour l’attirer dans l’intérieur de la cabine…

Ayant refermé la porte et l’ayant masquée hermétiquement d’une des couvertures de la couchette…

— Ne vous étonnez pas, fit-il, asseyez-vous et écoutez-moi…