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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

rez l’entendre encore, si elle vous charme à ce point…

— Oh ! Fridette !… petite Fridette !…

Et ils regagnèrent la Weisse Frau, lui appuyé sur le bras de sa fiancée, elle guidant ses pas avec une sollicitude quasi maternelle, toute fière de le sentir si faible encore et contraint d’avoir recours à elle…

En arrivant au chalet, ils trouvèrent la vieille tante Bienthall, affligée et inquiète.

— Fellow ne va pas, déclara-t-elle ; il est demeuré couché toute l’après-midi près du poêle, et il se plaint sans discontinuer… Tenez, l’entendez-vous ?…

Par la porte de la cuisine arrivaient en effet des gémissements légers et doux, comme ceux d’un enfant…

— Pauvre Fellow, murmura André, jamais il ne s’est remis de sa blessure.

— Oh ! monsieur Routier… monsieur Routier… venez donc voir… le pauvre Fellow !…

André s’empressa et trouva la jeune fille agenouillée près de l’animal : Fellow haletait, la langue pendante hors de sa gueule qu’une bave épaisse salissait…

Ses yeux ternes se fixaient avec une sorte de prière sur sa maîtresse, semblant lui dire :

— Tu vois dans quel état je suis… et tu ne fais rien pour me soulager !… Cependant, toute ma vie, je me suis ingénié à t’aimer du mieux que j’ai pu…

La jeune fille avait conscience de ces muets