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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

Qu’il en fût ainsi qu’elle le voulait ! Avec elle à ses côtés, il sentait se décupler son énergie physique et sa valeur morale…

Quelques instants plus tard, comme les premiers feux de l’aurore rosissaient au loin le sommet du Grosshorn, ils quittaient le chalet, précédés de Fellow.

Le brave animal marchait la tête droite, le panache de sa queue dressé comme un drapeau ; on eût dit qu’il avait conscience du rôle qui lui incombait.

Depuis des heures et des heures, ils circulaient à travers le massif tragique des Alpes bernoises, et la nuit allait tomber lorsqu’ils atteignirent un point porté sur le plan de François Merlier comme ayant été pour lui une première étape pour passer la nuit.

Dès l’aube, ils repartirent d’un bon pied ; il leur tardait d’atteindre le point mystérieux et qui restait à déterminer sur le plan en partie détruit par la balle de Mornstein.

Au milieu du jour, ils arrivaient sur les contreforts du Blumlisalp, et là, il sembla tout à coup que Fellow se reconnut : il marchait en tête, quêtant de droite et de gauche, allant et revenant sur ses pas, tantôt montant sur le sommet d’arêtes souvent à pic, tantôt se laissant glisser sur les pentes raides des gouffres…

Évidemment, des souvenirs lui revenaient en foule, d’un chemin déjà parcouru et dont il cherchait les détails sous la neige fraîchement tombée…

Enfin, il parut avoir retrouvé le fil conducteur et, sans hésitation, s’engagea dans une manière de couloir