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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

creusé par la force des eaux entre deux murailles de granit qui escaladaient le flanc de la montagne… Comme le soleil, à son déclin, dorait la cime extrême de l’Eiger, ils débouchèrent enfin sur le flanc du glacier.

Là, une hutte, rudimentaire abri destiné aux ascensionnistes montant à la Jungfrau, leur offrit pour la nuit une toiture protectrice.

Fellow, comme inquiet, rôda au dehors une partie de la nuit, en dépit des appels des deux jeunes gens.

Avec les premières lueurs du jour, ils se mirent en route, toujours sous la conduite du chien qui, cette fois, marchait avec une assurance dans laquelle ils puisaient une grande confiance…, ce qui était d’autant plus important qu’à partir d’Aletshorn le plan tatoué par François Merlier sur le flanc de l’animal avait été tout bouleversé par la balle de Mornstein et que la blessure, en se cicatrisant, en avait effacé tous les détails.

Dans l’impossibilité de repérer son chemin, l’unique ressource d’André était donc de s’en remettre au flair de Fellow.

On avançait, cependant, avec précaution, contrôlant sur la carte l’itinéraire suivi par la bête : évidemment, c’était vers le lac de Maerjelen, qu’elle se dirigeait. En étudiant la région, André avait appris que le lac donne naissance à un torrent, affluent de la Kander, dont il grossit les eaux si tumultueusement que les ingénieurs suisses, pour en endiguer la violence,