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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

desquelles rugissaient de sinistres eaux d’un bleu glauque, et qu’il leur fallait, à l’aide de leur bâton de montagne, franchir d’un bond sous peine de faire des détours de plusieurs kilomètres…

Et cependant, ils allaient quand même, soutenus par une foi invincible : l’assurance du chien les entraînait malgré eux, certains qu’ils étaient de se trouver dans la bonne voie…

Maintenant, ils redescendaient un peu, ce qui était conforme aux indications du plan tracé par François Merlier, ayant Eggishorn comme point de direction.

Depuis une couple d’heures, donc, ils cheminaient en plein inconnu, n’ayant pour guider leurs pas que le seul flair de leur compagnon…

Le ciel, d’un gris de cendre depuis le début de la journée, s’était soudainement assombri davantage et, par moments, une impalpable poussière de neige tourbillonnait, avant-courrière d’une prochaine tourmente…

Sans en rien dire à sa compagne, André était inquiet : si, à l’horreur de la contrée, venait s’ajouter le danger d’une tempête, qu’allaient devenir les deux excursionnistes ?…

Le jeune homme savait que souvent, en montagne, il suffit d’un coup de tonnerre, ébranlant l’atmosphère, pour déclencher une avalanche !

Et contre une avalanche, quel refuge chercher ?…

Et voilà que soudain, devant eux, une muraille se dressa, si haute que leurs yeux n’en pouvaient aperce-