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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

— Qui ? Si je le savais, je ne serais pas si inquiet : c’est précisément parce que mes soupçons ne peuvent se porter sur personne que vous me voyez si troublé… Quant à la raison pour laquelle chacune de mes paroles, chacun de mes gestes sont surveillés… vous allez la connaître ; c’est pour m’ouvrir à vous que je vous ai prié de venir me trouver…

La gravité de ces paroles n’augmentait pas peu, on l’imagine, l’étonnement d’André Routier, dont les regards se fixaient avec incrédulité sur son interlocuteur…

— Je sais ce que je dis, affirma le vieillard ; voici des mois et des mois que la mort rôde autour de moi, embusquée sous les formes les plus diverses, sans qu’il m’ait encore été possible de lui arracher le masque sous lequel elle se dissimule… D’un moment à l’autre je puis être frappé ; eh bien ! il ne faut pas que ma mort assure le triomphe des ennemis de mon pays, qui sont en même temps les ennemis du vôtre…

Jusqu’à présent André avait cru que M. Dubreuil était Français… et voilà que…

— Je suis né à Martigny, dans le canton de Vaud, et le nom que je porte n’est pas le mien… En réalité, je m’appelle François Merlier… Mais j’ai changé de nom en même temps que je m’expatriais pour tenter de soustraire aux ennemis de mon pays le secret que je détiens.

« J’aime beaucoup la France, monsieur Routier ; j’ai pour elle la même affection, le même dévouement