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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

d’artillerie formidable, tandis que, tout autour d’eux, les avalanches se précipitaient du haut des pics comme des cataractes aveuglantes…

Désespérément, le jeune homme avait étreint sa compagne, inanimée déjà, voulant, s’il devait mourir, du moins mourir uni à elle.

Puis, à ses pieds, une crevasse s’ouvrit : il poussa un grand cri avec la conscience que l’ultime instant était arrivé…

Quand il reprit connaissance, il était étendu sur un roc, enfoui presque en entier sous une épaisseur de neige dont les pattes agiles de Fellow s’acharnaient à le débarrasser…

Il était lui-même incapable de coopérer à son propre sauvetage ; ses membres glacés par le froid n’eussent pu faire le plus petit mouvement, et son cerveau, comme ankylosé, eût été incapable de produire le moindre effort.

Tout ce dont il était incapable était de constater qu’autour de lui le soleil brillait, éclatant…

Le cataclysme avait cessé, la nature alpestre avait repris sa sauvage immobilité : c’était comme si André eût été la proie d’un épouvantable cauchemar…

Entre ses bras, il tenait toujours le corps inanimé de sa compagne : cette vue suffit à faire renaître en lui une énergie suffisante et un impérieux désir de vivre…

Fellow, cependant, travaillait activement à déblayer la neige qui ensevelissait son ami, et peu à peu le froid