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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

— Il s’agit, passant par ici, de pénétrer dans la cabine voisine, au moyen du hublot qui l’éclaire…

— Ma doué ! s’exclama le matelot…

— Regarde bien, réfléchis bien avant de répondre.

Le marin alla au sabord, passa la tête, examina soigneusement le dehors, puis, revenant dans l’intérieur de la cabine, en fouilla les coins et les recoins d’un coup d’œil investigateur.

En un tour de main, il eut défait la couchette et attaché l’un à l’autre les deux draps, ce qui constituait une corde de longueur assez respectable.

L’une des extrémités de cette corde improvisée fut attachée solidement par lui à l’un des pieds de la couchette, l’autre fut rejetée par l’encadrement du hublot.

Après quoi, enlevant sa veste, son tricot, ses chaussures, pour être plus agile, il se glissa au dehors.

Là, cramponné des deux mains à la corde, il réussit à marcher contre la coque même du bâtiment en s’arc-boutant de toute la force de ses jarrets ; ainsi peut-il s’approcher insensiblement du hublot de la cabine voisine, suivi dans ce vertigineux exercice par le commandant qui le regardait, le buste engagé dans l’encadrement.

À plusieurs reprises, l’audacieux Leguadec se trouva rejeté dans le vide par un subit mouvement de roulis ; à la seule force de ses poignets, il dut de n’être pas précipité à la mer, et, sans l’élasticité de ses jarrets, il se fût brisé contre la coque du bâtiment…