Une fois le seuil franchi, l’officier promena autour de lui un regard investigateur et, tout de suite, déclara avec un hochement de tête vers le hublot :
— Évidemment, c’est assez large pour que quelqu’un puisse passer… Ne trouvez-vous pas ?…
Ayant pressé sur le bouton d’appel, il ordonna au garçon qui se présenta :
— Va dire à l’officier de service de me faire venir de suite, ici, le quartier-maître Leguadec…
Et, le garçon une fois sorti, il expliqua :
— C’est un Breton qui a été autrefois moniteur de gymnastique à bord et dont l’adresse était proverbiale… S’il déclare le tour de force inexécutable, je m’inclinerai…
— Sinon ?…
— Sinon… Je saurai à quoi m’en tenir sur le chemin qu’aura pu prendre l’assassin et je poursuivrai mon enquête en conséquence…
En ce moment, on frappa à la porte et, sur l’invitation du commandant, Yves Leguadec franchit le seuil de la cabine…
— Avance un peu et écoute bien, commença l’officier : il s’agit de prouver que tu es toujours le brillant moniteur dont les exercices de voltige faisaient su pâmer d’aise les petites bonnes de Recouvrance, quand nous tenions garnison à Brest…
Le matelot, à ce souvenir, devint tout rouge : il se contenta de répondre, la main au béret :
— Bien, commandant…