Et ils gagnèrent la cabine de l’opérateur.
Celui-ci, sans que le commandant eût besoin de l’interroger, lui tendit une feuille de papier, celle sur laquelle s’enregistraient les messages…
« Hier soir, à dix heures, l’Allemagne a déclaré la « guerre à…
— À… qui ?… interrogea le commandant d’une voix brève, étranglée d’émotion…
Le fatal papier à la main, il examinait alternativement l’officier et l’employé, comme s’il eût espéré découvrir sur leur visage l’explication de cette angoissante énigme…
— … La guerre !… À qui ? murmura-t-il…
— À nous, peut-être, s’exclama son interlocuteur d’une voix vibrante… Depuis quarante ans qu’on attend… ce ne serait pas trop tôt…
— Pourquoi nous ?… interrogea le commandant, nous n’avons rien à voir dans les affaires serbes…
— Eh ! s’ils veulent la guerre… le premier prétexte venu leur suffira…
— En tout cas, il faut veiller au grain…
S’adressant à l’opérateur :
— Vous, recommanda-t-il, ne cessez d’envoyer des messages… et, à la première alerte, avisez-moi…
Puis, à l’officier :
— Descendez aux machines et dites qu’on force les feux… Il ne s’agit pas de traîner en route…