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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

CHAPITRE III

Torpillés.


La cloche du bord venait de piquer le quart de minuit.

Le vent était dur, la mer houleuse et une brume légère flottait à la surface des flots.

Au sortir de table, après le repas qu’il avait présidé avec son amabilité coutumière, le commandant avait regagné sa cabine ; il avait hâte d’être seul et de pouvoir se débarrasser de la contrainte à laquelle il avait dû, toute la journée, s’astreindre pour n’altérer en rien la confiance de ses passagers…

C’était bien assez déjà de cette malheureuse mort de M. Dubreuil sans venir compliquer les choses par la politique…

La sagesse ordonnait de ne rien mettre au pire et d’attendre en confiance…

Mais attendre ?… Le commandant ne faisait que cela depuis près de vingt-quatre heures !…

Encore maintenant, il rôdait à travers sa cabine, guettant, par-dessus le sifflement de la brise, le bruit d’un pas précipité dans le couloir, le pas du messager qui viendrait l’avertir que les ondes enfin avaient parlé… que…

Il s’arrêta soudain, figé par l’écho d’une marche rapide au milieu du silence de la nuit…