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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

Avant que l’on eût frappé à sa porte, le commandant l’avait ouverte et, sur le seuil, se trouvait nez à nez avec le second officier.

— Eh bien ! ça y est ! mon commandant, dit celui-ci d’une voix que l’émotion étranglait… Ça y est !…

Il tendait à son supérieur la transcription d’un marconigramme arrivé quelques secondes plus tôt…

« Ministre marine française à tous commandants navires en mer : rallier par tous moyens rapides prochain port français en prenant toutes précautions d’usage contre torpillage. »

Cette lecture achevée, les yeux du commandant se fixèrent sur l’officier qui se tenait debout, immobile, devant lui.

Puis, spontanément, leurs mains se nouèrent, et leurs faces graves s’illuminèrent d’un sourire radieux.

Depuis si longtemps, ils attendaient cette heure…

— Faites fermer les sabords, ordonna enfin le commandant d’une voix calme…

Il ajouta :

— Je monte sur le pont…

Là-haut, la nuit était noire : il semblait que le ciel voulût favoriser la sécurité du bâtiment en masquant d’un écran épais la lumière même des étoiles…

La surface de la mer, sombre elle aussi, ne se devinait qu’à la mousse d’argent qui se formait sous la poussée de l’étrave…

Sur la passerelle, l’officier de quart adossé à la rambarde, scrutait l’horizon, tout en fumant paisible-