Page:Le Faure - La mystérieuse aventure de Fridette, 1934.djvu/41

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
41
LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

il aperçut non loin l’épave qu’il avait confusément distinguée au milieu de la nuit…

C’était bien un canot surchargé de naufragés.

Quelques-uns tenaient des avirons dont ils paraissaient jouer péniblement, tandis que les autres, immobiles, prostrés, semblaient déjà en agonie…

— Ohé !… Oh !… du canot ! cria-t-il d’une voix dans laquelle il mit toutes ses forces…

On sembla ne pas l’entendre…

Alors, désespéré de sentir le salut si près de lui et de le voir lui échapper, il fit un effort et se mit debout sur l’étroite épave qui le portait…

En agitant les bras pour attirer sur lui l’attention, il fit un mouvement trop brusque, perdit l’équilibre et tomba à l’eau…

La sensation du froid lui fut comme un réactif : d’un vigoureux coup de pied, il remonta à la surface et se mit à nager dans la direction du canot… Mais il s’épuisait rapidement et sentait venir le moment où il allait couler à pic…

Désespérément alors, il cria…

Une vague, en ce même moment, le submergea et sa gorge s’emplit d’eau.

Alors, tout chavira en lui : brusquement, il eut la sensation d’être happé énergiquement par ses vêtements et d’être maintenu à la surface par une poigne vigoureuse…

Mais il était si las qu’il avait une peine infinie à soulever ses paupières qui lui semblaient de plomb…