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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

Il entendit pourtant une voix qui criait :

— Fellow !… ici !… Fellow !… amène !… amène !…

Il crut être la proie d’un cauchemar.

Fellow ?… On appelait Fellow !…

Et cette voix qui appelait !… mais c’était la sienne…

Une énergie nouvelle lui fit ouvrir les yeux…

Et alors, il s’étonna ! Ce qu’il avait pris pour une poigne humaine, c’était une mâchoire formidable d’animal.

Et cet animal, il le reconnaissait : c’était Fellow !…

La brave bête, quoique alourdie par ce fardeau, nageait vigoureusement, encouragée par les appels ininterrompus qui partaient d’une embarcation, à quelque cent mètres de là…

Debout dans cette embarcation, une femme encourageait du geste la bête. Cette femme, c’était Fridette.

Cette vue galvanisa ce qui restait d’énergie dans les muscles du jeune homme : sentant que le chien commençait à s’épuiser, il s’efforça de nager.

De leur côté, ceux qui montaient l’embarcation s’ingéniaient, avec les moyens de fortune dont ils disposaient, à se diriger vers lui…

À bout de forces, le malheureux put enfin accoster, et quelques-uns de ceux que trente-six heures de souffrances et de privations n’avaient pas trop affaiblis unirent leurs efforts pour le hisser à bord…

Là, par exemple, il s’évanouit…

Quand il revint à lui, la journée entière s’était écoulée et le crépuscule commençait à tomber…