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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

— Oh !… du navire !… Oh !…

Les autres, en proie à une surexcitation folle, se joignirent à lui :

— Oh !… du navire !… Oh !…

Et, tout à coup, d’un geste brusque du bras, André leur imposa silence.

— Ils viennent, déclara-t-il, d’une voix que l’angoisse étranglait, ils viennent !… Écoutez !… entendez-vous le bruit des avirons qui battent l’eau !… C’est un canot qu’on envoie à notre recherche !… Crions… les amis !… Crions pour les guider !…

Et, à perte d’haleine, il recommença à lancer dans la nuit cet appel éperdu, toujours le même, semblable à un refrain désespéré :

— Oh !… du canot !… oh !…

Et alors, voilà que soudainement, de la nuit opaque, arrivèrent ces mots, clamés en italien :

— Courage !… nous voilà !…

Un moment, à bord de l’embarcation, ce fut un silence plein de stupeur…

Cette voix, bruissant ainsi aux oreilles de ces malheureux, voués, semblait-il, à la mort, leur parut comme une providentielle bouée de sauvetage prête à les arracher aux flots…

Sans dire un mot, ils tombèrent aux bras les uns des autres, sanglotant comme des enfants…

Seuls, André Routier et Mlle Dubreuil, séparés par un inexplicable sentiment de gêne, se contentèrent de s’étreindre les mains…