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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

Fellow, lui, comme s’il eût eu l’instinct du salut qui s’annonçait, poussa un aboi joyeux ; puis, avant que la jeune fille eût pu pressentir ce que se proposait l’animal, il sauta par-dessus bord, nageant à toutes pattes au milieu de l’eau noire.

— Va !… va !… cria la jeune fille ; appuyée des deux mains sur la lisse de l’embarcation, elle se penchait à perdre équilibre pour s’efforcer de suivre à travers la nuit la silhouette du brave animal…

Mais, au bout de quelques brasses, celui-ci avait disparu… Seuls, s’entendaient, par-dessus le bruit des vagues, les jappements d’appel qu’il poussait.

Guidés par sa voix, les sauveteurs finirent par trouver le bon chemin, et bientôt émergea de la nuit une grande barque montée par une demi-douzaine de marins peinant sur leurs avirons…

À la vue du chien qui nageait vers eux, ils poussèrent une exclamation de soulagement : depuis des heures et des heures, ils erraient à l’aventure dans la nuit, à la recherche des rescapés.

Mais en vain appelèrent-ils l’animal, celui-ci refusa de monter à bord, ayant conscience du rôle qu’il avait à jouer : pivotant sur lui-même, il se remit à nager dans la direction des naufragés, entraînant le canot à sa suite…

Moins d’un quart d’heure plus tard, André, Mlle Dubreuil et leurs compagnons embarquaient à bord de la Savoia, torpilleur de la marine italienne ; un des premiers touchés par le marconigramme de