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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

l’amitié que vous voulez bien porter à notre nièce…

— Aussi, poursuivit la tante Bienthall, vous nous ferez le plaisir et l’honneur de demeurer parmi nous quelques jours…

— Mais vous n’y pensez pas, mes bons amis !… se récria M. Heidrick… J’ai mes affaires et des rendez-vous m’appellent à Lucerne…

Néanmoins, cédant à d’aussi aimables instances, le Hollandais consentit à demeurer et, faisant décharger ses bagages, il renvoya à Kandersteg, où il les avait loués, guide et mulet…

Une chambre était vacante au rez-de-chaussée, à côté de celle des époux Bienthall on l’y installa aussi confortablement que possible…

André, cédant à un mouvement premier de courtoisie, fut sur le point de lui dire que, s’il préférait une chambre au premier, la sienne serait libre le surlendemain… puisqu’il partait…

Un instinct singulier lui ferma la bouche sur son départ, qui, maintenant, ne lui semblait plus aussi imminent que quelques instants auparavant…

En quoi la présence du Hollandais au chalet de la Weisse Frau était-elle de nature à modifier ces intentions premières ?…

Une fois retiré dans sa chambre, accoudé à sa fenêtre, il demeura longtemps, les regards fixés sur le Blumlisalp dont la cime neigeuse étincelait sous la clarté lunaire, spectacle sublime que nombre de fois il s’était pris à admirer durant des heures…